Ma vie n'est pas des plus fascinantes : mariée, maman, avec un job plutôt intéressant.
Du grand classique !
Par ce blog, je partage mes idées, mes impressions, mes coups de coeur, mes coups de gueule... et le tout "en vrac" !

.... Bonne lecture !


dimanche 5 mai 2013

Reste auprès de nous




Jusqu'à présent les urgences vétérinaires n'étaient que très abstraites pour moi. Des mots sur un mur, à la sortie d'un rond-point... Des mots balancés à la volée par notre vétérinaire ou mon homme...
Je n'avais jamais mis les pieds dans ce lieu. Il m'était arrivé de passer devant à maintes reprises sans jamais avoir besoin de m'y arrêter.
Mon mari s'y est rendu quelques fois pour notre chien, mais moi, jamais.
Or, là, je n'ai pas eu le choix. Mon chien est tombé gravement malade. Notre vétérinaire ne pouvait rien faire de plus, et il nous a fallu l'emmener une nouvelle fois.

Le verdict est tombé : il avait attrapé une bactérie qui lui attaquait les reins. Même si nous prenions cette maladie à temps, les vétérinaires restaient très sceptiques sur les chances de survie de notre chien. L'hospitalisation s'avérait nécessaire.
Les 1ers jours, les nouvelles étaient peu rassurantes. Les résultats des analyses mauvais. On se demandait si notre chien allait s'en sortir. Si cela valait la peine de s'acharner...

J'ai insisté auprès de mon mari pour que nous allions le voir. Après tout, c'était aussi notre bébé et on ne pouvait le laisser affronter seul cette étape. Il fallait lui montrer que nous étions là, que nous le soutenions et que nous ne l'abandonnions pas.

Arrivés aux urgences de la clinique, j'ai été prise d'un mal-être.
Ce lieu transpirait la mort. C'était horrible. J'avais l'impression que cela passait par tous les pores de ma peau, et imprégnait doucement mon corps...
J'étais mal à l'aise. Jusqu'à présent, je ne voulais pas penser à une mort éventuelle pour mon chien, j'avais gardé espoir et j'étais restée positive. Tant que les médecins ne se prononçaient pas, je ne voulais pas lui creuser sa tombe.

Cet endroit était rempli de chagrin et de tristesse. Je partageais la douleur et la peine de ces familles qui attendaient tout comme nous des nouvelles de leur animal de compagnie. Je vivais avec elles la déception et le désespoir lorsque les mots des vétérinaires tombaient, et notamment LE mot. Jusqu'à cet instant, je n'avais pas pris conscience de la mesure de ce mot, ni de l'ampleur qu'il pouvait avoir. Il sortait de la bouche des médecins comme ils vous disaient bonjour. Mais pour moi, il est venu se planter en plein cœur. Les familles étaient amenées à faire un choix, un choix difficile et douloureux.
Je n'arrivais pas à contenir mon chagrin, à rester insensible à leur tristesse. Choisir entre payer et prodiguer des soin à mon animal ou décider de l'euthanasier.  Je ne pensais jamais être confrontée à la  dilemme. Je trouve ce choix trop difficile. Il n'était pas question de souffrance et de mettre un terme souffrance de l'animal. Non il était question de coûts. Ce désarroi qui emplissait soudain les familles me compressait le cœur.  
Cette triste réalité me frappait de plein fouet et je savais tout au fond de moi que cette décision pouvait nous être proposée si la santé de notre chien ne s'améliorait pas.

J'ai vu ce petit garçon pleurer toutes les larmes de son corps pendant que le médecins faisaient glisser vers un voyage tranquille son chien. Heureusement, il n'assistait pas a ce morbide spectacle... Mais son chagrin était tellement perceptible... J'avais envie de le serrer contre moi, de lui essuyer ses larmes une à une, en lui chuchotant à l'oreille "tout va bien se passer, ne t'en fais pas. C'est mieux pour ton chien qu'il parte ainsi, en s'endormant. Rassures-toi, il ne sentira rien. Ton chien a eu une belle vie et il a eu la chance de te connaître et de recevoir tout ton amour. Juste pour cela, il s'en va sereinement, bercé par tout ton amour. Pleure petit garçon, sèche tes larmes. Là où il va, il aura toujours un œil sur toi." ...

Il y avait aussi cette vielle dame. Si silencieuse. Elle caressait tendrement son chien. On pouvait lire sur le visage de cette pauvre bête une tristesse... Comme s'il savait ce qui l'attendait et l'acceptait. Les animaux son tellement plus fatalistes que nous. Ces adieux étaient tellement touchants. La vielle dame n'avait besoin de rien dire, c'est comme s'ils se comprenaient tous les deux, comme s'ils étaient tous deux connectés...

J'étais même gênée d'être spectatrice de leur chagrin, gênée de partager un moment si intime avec eux alors que je ne les connaissais pas. Mais je crois qu'il n'y avait que moi que cela dérangeait... Ils ne me voyaient même pas. La seule chose qui comptait à l'instant même, c'était le sort de leur animal et peu importe ce qu'il se passait autour. La terre pouvait bien s'écrouler, l'essentiel était de vivre les derniers instants de leur chien.

J'ai eu très peur pour notre chien. Je ne me sentais pas prête à vivre cette épreuve. Je sais au fond de moi que cela peut arriver. J'en ai conscience. Je ne veux juste pas croire à sa fin, pas maintenant. Il n'est malheureusement pas immortel. Un jour ou l'autre il partira. Mais je ne préfère pas y penser.
Je préfère profiter de chaque instant où il est encore en vie, auprès de nous, et me rassurer en me disant que nous avons encore de bons moments à partager.

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