Ma vie n'est pas des plus fascinantes : mariée, maman, avec un job plutôt intéressant.
Du grand classique !
Par ce blog, je partage mes idées, mes impressions, mes coups de coeur, mes coups de gueule... et le tout "en vrac" !

.... Bonne lecture !


samedi 14 juillet 2012

Amertume



J'ai repris le travail un lundi matin. Le temps s'était mis au même diapason que mon humeur...

La pluie martelait mon pare brise, et les larmes coulaient le long de mes joues.
Je ne pensais pas vivre cette séparation comme un déchirement. C'était comme si on m'enlevait un bout de moi, mais un bout très important.
Je me suis ressaisie, et j'ai affiché mon plus beau sourire "commercial" à mes collègues. Tout le monde n'y a vu que du feu. Personne ne se doutait de la douleur qui pesait en moi. Mon bébé me manquait : son odeur, sa voix, ses grands yeux bleus, son sourire, sa respiration lente et calme...

Je m'attendais à autre chose pour mon retour. Je ne demandais pas qu'on me déroule le tapis rouge, quoique... Je m'attendais à autre chose. Après les 1ers échanges cordiaux et de convenance, tout le monde a repris son travail comme si je ne m'étais absentée que quelques semaines. 1an s'est écoulé, il s'en est passé des choses en 1 année, et c'est tout ?!?! J'avais l'impression de revenir de 3 semaines de congés.
Mon chef m'a accordé un bref entretien. J'ai finalement apprécié que cette entrevue soit de courte durée. Quelques remarques ont fusées et ont résonné en moi comme des coups de poignards. Est-ce moi qui ait changé, et qui ne voit plus les choses de la même façon ? Ou est-ce que la pression professionnelle prend le dessus sur l'humain d'une personne, et la rende si inhumaine ? J'ai retenu les larmes qui commençaient à naître au coin de mes yeux, essayer de cacher la boule à la gorge que j'avais depuis le matin, qui se serrait de plus en plus. Ne surtout pas montrer mes faiblesses.

J'ai eu aussi la mauvaise surprise d'apprendre que la semaine suivante je devais partir en déplacement : 3 jours, 2 nuits. C'était trop tôt.
Reprendre le travail, c'est une chose. Mais partir en déplacement, découcher, et être loin de mes 2 hommes durant 2 longues nuits, c'est trop difficile à supporter. Et comment mon bébé va-t-il accepter mon absence aussi longtemps ? Je le laisse à peine la journée, et la situation est déjà compliquée à vivre pour lui, comme pour moi, alors plusieurs nuits ? Moi, je sais que je suis déjà anéantie rien que d'y penser...

Les deux premiers jours, je me suis laissée emporter par l'euphorie de mon retour. Revoir du monde, avoir mes collègues au téléphone, parler de mon Loulou - un peu - discuter de tout et de rien, etc. Cela m'a fait du bien. De plus, je me suis sentie à nouveau valorisée. Tout me revenait. On me sollicitait déjà comme si je ne m'étais pas absentée. Ça faisait du bien de reprendre mon poste, de se sentir utile, à sa place. Mais le 3ème jour, j'ai subi le contrecoup de ma reprise. J'ai pleuré tous les matins dans ma voiture, tous les midis et les soirs aussi... Mes lèvres se mettaient à trembler dès qu'une personne évoquait la difficulté de laisser son bébé les 1ers temps. À la question "pas trop dure la reprise ? " je n'avais plus l'envie de mentir. Je répondais poliment que côté travail, ça allait, je ne me sentais pas "larguée", mais que je vivais plutôt mal la séparation. Les mamans approuvaient, et me réconfortaient. Les papas compatissaient.

Je crois en fait que dans ma tête je n'avais pas encore accepté l'idée de reprendre le travail. Si j'avais fait le cheminement, la reprise aurait certainement été plus aisée. Difficile certes, mais moins dure à vivre. Bien que je connaisse pertinemment ma date de reprise, bien que j'avais conscience qu'il me fallait reprendre le travail, je n'étais pas prête. Je ne suis pas prête. Au plus profond de mon être, je sais que l'envie n'est pas là. Malheureusement le congé parental n'est pas fixé en fonction de nos états d'âmes. Sans compter que là je viens de me rendre compte que j'ai changé. La maternité m'a modifiée physiquement, et mentalement. Je n'en avais pas conscience. Enfin si. Mais je ne me posais pas de question. Je vivais au jour le jour, sans me soucier de rien d'autre que du bonheur de mon Loulou, et de mon homme.
Aujourd'hui, je prends cela en pleine tête. Je suis contente de ce que je suis devenue, mais je me pose des questions... Des tas de questions...

Je vous le dis... cette reprise a un goût amère...

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